TRAVIS TRITT: Set in stone (2021)


Mister Travis ne rajeunit pas mais il garde la pêche comme le prouve son dernier album. Sa musique penche toujours du bon côté de la Mason Dixon Line avec des morceaux de rock sudiste au tempo moyen qui rappellent un peu la dernière version de Lynyrd Skynyrd (« Stand your ground » et son solo de guitare qui arrache, « Ghost town nation » avec une six-cordes baraquée, « Southern man » et sa gratte débridée).

Le père Travis sait aussi toucher au coeur avec la superbe ballade « Set in stone » enrobée de pedal steel.

Il propose également un bon titre country/honky tonk rapide avec un solo harmonisé entre la pedal steel et la guitare (« They don’t make ‘em like that no more »), un slow d’inspiration country (« Ain’t who I was ») ainsi qu’un country-blues swinguant à la rythmique hypnotique (« Way down in Georgia »).

Brother Tritt n’en oublie pas ses classiques pour autant en balançant quelques chansons country lentes comme tout bon cowboy qui se respecte (« Smoke in a bar », « Leave this world », « Better off dead »).

L’homme de Georgie a donc réalisé un très bon disque fait sur mesure pour les rockers sudistes, les fans de country et les amoureux de la musique sudiste.

Travis Tritt et rock sudiste, même combat ! Mais ça, on le savait déjà !

Olivier Aubry

 

Beaucoup de points communs entre ce nouvel album de Travis Tritt (le premier album studio depuis 10 ans !) et le dernier opus de Blackberry Smoke, que j’ai eu l’honneur de chroniquer ici il y a peu : ils sont tous les deux produits par Dave Cobb natif de Georgie, font tous les deux références à l’Etat du même nom… et offrent tous les deux un mix de morceaux rock et country.

Peu connu dans nos contrées, Travis Tritt est une légende, une star de la country–rock aux States ; il fait partie de la « class of 89 » avec Garth Brooks, a vendu des millions d’albums et récolté des Grammies. Les fans de rock sudiste se doivent d’écouter le superbe « Ten feet tall and bulletproof » dont deux titres avaient été co-écrits avec Gary Rossington .

Ce nouvel album, s’il n’atteint pas le même niveau que les précédents, recèle de bons titres dont certains sont vraiment rock, d’autres plus « americana » et surtout une coloration d’ensemble country.

Les trois premiers titres sont superbes et bon nombre de groupes sudistes auraient aimé les écrire : de « Stand your ground » à « Set in stone » (l’un des deux sommets de l’album) et le très « 1991 » « Ghost town nation ». Le deuxième grand moment est « Open line » : l’intro somptueuse, une magnifique voix, un mid-tempo et une gratte qui accélère…

Évidemment les fans de Molly Hatchet feront l’impasse sur les titres country, notamment « Better of dead », l’archétype de ce style, surchargé voire « dégoulinant » (dommage car les paroles sont sympa), « Leave this world » co-écrit avec Ashley Monroe sur un tempo hyper lent…

Le public américain semble avoir plébiscité le nostalgique « Smoke in a bar », « Southern man » mais qui, pour moi n’atteignent pas les titres précités. Bien sûr ces titres de par leurs références nous parlent mais si vous voulez vraiment découvrir l’univers de Travis Tritt, plongez-vous dans ses premiers albums, et faisons un vœu : un concert de Travis Tritt et de Blackberry Smoke dans une petite salle enfumée de Géorgie.

Chris MARQUIS